Départ australien en vue !
Finalement, la solidarité polaire a joué à plein et une solution rapide a pu être trouvée : les Australiens vont assurer une rotation de leur brise glace Aurora Australis, entre Hobart et DDU !
Suite à l'avarie sur l’Astrolabe, l’Institut polaire et l’Australie s’associent. L' @AusAntarctic met à disposition son navire polaire l’Aurora Australis pour ravitailler en Antarctique les stations de recherche Dumont d’Urville et Concordia. https://t.co/Efj9jfHl0L ©Wendy Pyper pic.twitter.com/CLWMsCd6Wl
— Institut polaire français (@_IPEV) November 21, 2019
C'est un gros soulagement, indiscutablement, l'attente était déjà une position inconfortable, d'autant plus pour les hivernants de la TA69 qui se préparaient potentiellement à patienter de longues semaines supplémentaires. Car finalement, je devrais décoller avec ceux de mes camarades hivernants de la TA70 qui ne sont pas déjà en Antarctique, dès jeudi 28 novembre prochain, vers l'heure du déjeuner ! Ceci, pour un départ d'Hobart sur l'Aurora autour du 1er décembre, soit 4-5 jours plus tôt que ce qui était prévu initiaiement pour la rotation R1 de l'Astrolabe, d'où ce départ anticipé !
Pour des impératifs logistiques, on retiendra donc que c'est la seconde année consécutive que le départ de ceux qui sont prévus à R1 est avancé de quelques jours, puisque c'était aussi le cas l'an passé. La rotation ne sera pas tout à fait équivalente à celle que nous devions effectuer, puisque nous ferons un crochet par l'île australienne Macquarie, suivant à peu près ce chemin :
On voit que ce n'est pas exactement le chemin direct, et ça va logiquement prendre un peu plus que les 5 jours habituels de traversée directe entre Hobart et DDU, sans doute 2-3 jours supplémentaires, qui nous permettront peut être d'apercevoir la faune de Macquarie depuis le bateau (il est effectivement peu probable que nos descendions lors de cette courte escale). En tout cas, par rapport à mon expérience d'il y a une dizaine d'années, c'est un nouveau trajet, sur un "nouveau" bateau, en gardant bien les guillemets, car il n'est nouveau que pour nous, étant en service depuis 1990...
Du coup, tout s'accélère effectivement, et même si l'IPEV a toujours pris le soin de nous prévenir qu'il fallait se tenir prêt un peu avant la date annoncée, ça devient terriblement concret, et j'ai basculé immédiatement dans les derniers préparatifs. Heureusement, je ne suis pas en retard, et il ne me reste que des détails à gérer, de petites courses sans trop d'importance, je m'y étais bien pris à l'avance. Quand j'ai appris hier que nous pouvions partir dès le milieu de semaine prochaine, l'excitation est montée d'un cran, et cet après-midi, c'est plutôt l'émotion du départ qui se concrétise avec une convocation pour l'avion à Roissy. Un sentiment d'accomplissement assez profond et rare, cette sensation d'être au bon endroit au bon moment.
Je ne suis plus tout à fait le même qu'il y a 10 ans, il y a sans doute aujourd'hui plus de gravité mais aussi une joie plus profonde, peut être, que celle qui m'habitait alors. Je réalisais il y a 11 ans, au moment du départ, un rêve d'enfant, me jetant dans l'inconnu. Aujourd'hui, j'ai l'impression de reprendre la route d'un endroit qui me va bien, dont les souvenirs très nombreux se sont réveillés ces dernières semaines, et qui va revivre sous une autre forme dans les prochains mois, créant de nouveaux beaux souvenirs je pense, alors allons y !