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Itinéraires polaires
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26 février 2013

10 ans après...

J'ai fêté il y a quelques jours, probablement le 24 il me semble, le 10ème anniversaire de mon accident de voiture. Ca me semblait important d'en parler, de l'évoquer, car c'est naturellement une des choses les plus marquantes qui me soient arrivées. Le souvenir de cette journée est encore très clair dans mon esprit : je suis alors étudiant en 3ème année d'école d'ingénieurs à l'ENSIMAG, à Grenoble. Fin février, les cours sont terminés, pour valider ma formation, il ne me reste plus qu'à accomplir un stage de longue durée (5-6 mois). J'effectuerai ce stage à Paris pour le compte de la société Qarbon de mon ami Alex, récemment évoqué sur ce blog.

Comme je n'ai plus de cours à Grenoble, plus de raison de rester, je remplis à ras bord ma petite Lancia Y10 avec toutes mes affaires, je quitte Grenoble où j'ai passé 2 ans et demi plutôt agréables. Partant à la mi-journée, je me dis que je vais rouler tranquillement jusqu'à Paris, le temps est beau et calme, plutôt doux. Je vérifie la pression des pneus et je quitte Grenoble avec un drôle de sentiment quand même, une petite page se tourne. Je passe Lyon et m'engage sur l'A6 en direction de Paris, tout va bien. Je m'arrête faire le plein d'essence, je repars, et tout à coup, alors que je suis en pleine accélération, à près de 140km/h, je me rends compte que la voiture se met à trembler anormalement.

Un peu préoccupé, je commence à appuyer sur le frein, doucement, et instantanément, je perds le contrôle de mon véhicule. Finalement, j'ai fait plusieurs tonneaux, j'ai fini à droite sur le bas côté, à un endroit où il y avait des herbes, puis un fossé et enfin un buisson de ronces dans lequel j'ai atterri. Je me souviens très bien du moment où j'ai la tête en bas dans un vacarme épouvantable, alors que les vitres explosent. A ce moment là, j'ai une pensée furtive, assez nette il me semble, que c'est peut être la fin de ma vie... ou pas. Quand je rouvre les yeux, je suis donc toujours assis au volant, le moteur tourne mais la voiture est dans un buisson de ronces, au dessus d'un fossé plein d'eau. Je réalise tout de suite que, oui, je suis toujours en vie, que j'ai foutu en l'air la voiture, et que toutes mes affaires sont éparpillées sur une quinzaine de mètres derrière moi...

Un peu sonné tout de même, je réalise aussi que je me sens plutôt bien, simplement une légère douleur à la jambe, et des saignements superficiels. Rapidement, un cammionneur espagnol qui a vu l'accident et qui s'est arrêté s'approche de moi pour me tendre une bouteille d'eau. Je déboucle ma ceinture, et je sors de la carcasse de la voiture. Peu de temps après, la gendarmerie et les pompiers arrivent, pour le constat et pour m'inspecter. Un médecin m'ausculte et me trouve étonnamment bien. ll me propose d'aller néanmoins passer la nuit en observation, à l'hopital du coin. Je refuse, je me sens physiquement assez bien, un peu sonné certes, mais j'ai toujours eu peur de l'hopital ! J'essaie alors de retrouver mon téléphone, qui a été ejecté de la voiture, dans les ronces. Miraculeusement, ma mère pense à m'appeler et au bruit, je le retrouve.

Les gendarmes ont, très efficacement, ramassé tous les débris dans des grands sacs poubelles, qu'ils entassent dans la carcasse de ma voiture. Carcasse qu'une dépanneuse vient extraire, cette dépanneuse me dépose ensuite à un hôtel payé par mon assurance, où je passe une drôle de nuit... Je repasse sans arrêt le film de cet accident dans ma tête, je n'ai pas vraiment de douleur, de fatigue je parviens tout de même à m'endormir, je suis à Chalon sur Saône. Pourquoi cet accident ? En fait, 2 de mes pneus, bien gonflés, étaient très usés, quasiment lisses, très naïvement je n'y avais pas fait attention. En roulant, en chauffant, l'un d'eux s'est fissuré et a éclaté !

Pour conclure cette histoire, il faut absolument mentionner que mes parents ont prévu de venir me chercher dès la première heure le lendemain matin, qu'ils sont donc partis très tôt de Paris... pour se retrouver coincés dans un incroyable scénario digne d'un film : une attaque d'un fourgon blindé sur l'autoroute, on peut retrouver des éléments sur cette page. Du coup, ils sont restés coincés sur l'A6 5 heures sur place, à quelques centaines de mètres de véritables scènes de guerre, pendant que je les attendais ! Ultime pérpétie d'un drôle d'épisode...

montecristo2

Si je n'avais pas eu la chance inouïe de m'être sorti quasi indemne de l'accident, je ne serais peut être pas là, 10 ans plus tard, en Corse, à présenter la photo de Montecristo prise ce matin, dans un puits de lumière... Ce blog n'existerait peut être pas, avec tous les événements qui y sont relatés... Cet événement m'a probablement aidé à avoir une conscience plus aigue de la valeur, de la fragilité de l'existence. Il m'a vraisemblablement poussé à vouloir trouver ma véritable voie, à quelques mois de mes 24 ans. 7 mois plus tard, je décidais de me lancer, à fond, dans la météo, pour tenter d'intégrer Météo-France et avoir une chance de fouler le sol de l'Antarctique qui était placardé sur le mur de ma chambre...

La chance m'a véritablement souri ce 24 Février 2003, non loin de Chalon sur Saone, peut être ma bonne étoile. J'ai été secoué, mais pas traumatisé, quelques jours plus tard, je reprenais le volant pour aller faire un tour chez Apple, aux Ulis à l'époque, pour y retrouver quelques connaissances et amis (j'y avais fait un stage l'été 2002), je leur ai alors expliqué l'accident et le fait que mes 2 Macs éjectés de la voiture avaient parfaitement redémarré, et fonctionnaient normalement, une belle pub pour Apple ! Je n'ai plus jamais eu de voiture depuis, surtout parce que je n'en ai jamais eu un besoin indispensable, surtout à Paris, où je peux emprunter celle des parents quand c'est nécessaire.

capneige

Ci dessus, une autre photo des montagnes du Cap Corse enneigées, non loin de l'agglomération bastiaise, ce mardi 26. Je suis donc toujours là, en ce moment en Corse, toujours aussi heureux. Le paysage hivernal est magnifique, on aura sans doute l'occasion d'approcher la neige de plus près dans les prochains jours, quand le travail de taille des tilleuls sera terminé. Pour conclure ce billet un peu spécial, voici quelques photos prises de l'avion dimanche après-midi,tout d'abord le Pigno, au dessus de Bastia, encore bien enneigé, ça a dû fondre depuis, car c'est un peu plus bas que les montagnes ci-dessus :

pignoneige

Enfin, une trouée dans les montagnes, juste avant l'atterrissage :

troueemont

Nous sommes arrivés au village au crépuscule, et juste à ce moment là, une averse de neige magnifique s'est produite, des plumes d'oie, un régal qui a rapidement blanchi le sol, même si ça n'a pas duré très longtemps. Parti d'Orly sous la neige, arrivé au village sous la neige, une grande première je crois ! 

 

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Commentaires
G
En cherchant une webcam je découvre ce blog et des lieux que j'aime. Je partage mes vacances entre le hameau de Serrale au dessus de Moriani et La clusaz. Vos belles photos m'apportent beaucoup de souvenirs heureux. Merci.
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N
Ces choses qui nous marquent, malgré nous , nous guident .<br /> <br /> Et tu est là, le blog est là ! <br /> <br /> Merci
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