La TA70 est morte, vive la TA70 !
Le mois de janvier a vite filé, et il signe la fin de notre TA70, du moins de sa présence effective sur la base, puisqu'on achève le mois avec le départ de la quatrième rotation, R3, qui emporte le dernier de mes co-hivernants. Etrangement, ça a plutôt résonné en moi, ça a accéléré le bouclage de mon rapport de mission, qui avait (trop) traîné jusque là, et je me sens depuis ces derniers jours plus distant de DDU. La page est donc tournée, et je souhaite aux collègues de la TA71 une superbe année, un bel hivernage, qui débutera dans quelques petites semaines maintenant.
Notre TA70 a disparu de son lieu de mission, mais elle est, en revanche, bel et bien vivante, à travers le groupe WhatsApp qui réunit une large majorité de notre groupe, et qui est actif, avec plusieurs messages échangés chaque jour. La TA70 est morte, vive la TA70 ! C'est un beau symbole de voir ce groupe d'échanges bien vivant quelques semaines après notre retour dans "le monde réel". Je pense que cela continue de traduire la belle cohésion de notre groupe. Bien que nous soyons physiquement séparés (même si certains se sont apparemment déjà vus en petis groupes !), le lien perdure. On n'évacue pas facilement une année aussi riche, difficile de passer rapidement à autre chose.
Chose amusante, en ce début d'année 2021, j'ai aussi un certain nombre d'échanges, par mail cette fois, avec un certain nombre de mes camarades et amis de la TA59, une autre petite communauté encore bien vivante elle aussi, onze ans plus tard ! Comme je l'espérais, avec un peu de recul maintenant, les deux expériences ne se comparent pas : elles s'ajoutent. Je crois déjà avoir eu l'occasion de l'écrire sur ce blog quand j'étais là bas, l'an passé, mais je suis plus riche de ces deux expériences.
Personnellement, ce début d'année est assez paisible : après une dizaine de jours à Quiberon pour Noël, que nous avons pu passer en famille là bas pour la première fois tous ensemble, et un jour de l'an où j'ai pu voir quelques amis historiques à Paris, je suis revenu à Penta, au village, où ces périodes de crise sanitaire sont tout de même beaucoup plus faciles à supporter. Je me régale des beaux paysages, notamment au lever de soleil, dont je donne quelques exemples joints à ce billet, je fais de l'entretien de mon matériel météo, que j'ai en partie rénové, et je travaille souvent au jardin, où je m'emploie à nettoyer des recoins peu entretenus ces dernières années, tout au fond, en bas.
A ce stade, deux mois exactement après être rentré en métropole, j'ai pleinement digéré l'expérience adélienne, je crois, et je ne serai pas mécontent, dans quelques semaines, de retrouver le chemin du travail, même si cela signifie aussi le fait de devoir rentrer vers Paris... Mais vraiment, je n'ai pas à me plaindre, comparé aux difficultés que traversent certains dans cette période difficile...
D'un point de vue météorologique, notons que la journée de ce vendredi 29 janvier 2021 fut particulière, puisque j'ai relevé une température maximale de 20,3°C à ma station météorologique du village. C'est un nouveau record de douceur pour un mois de janvier, depuis que j'ai installé la station en 2004, battant les 20,1°C relevés le 11 janvier 2015. La sensation de douceur était vraiment particulière, j'ai pu couper le chauffage et j'ai gagné quelques degrés dans la maison en aérant simplement au maximum !
C'est une ambiance bien différente de celle de DDU. Je garde quand même un oeil sur les conditions là bas, grâce à la station que j'y ai installée pour Infoclilmat, et aussi la webcam qui envoie quelques images par jour, le tout étant accessible par ce lien : https://www.infoclimat.fr/observations-meteo/temps-reel/dumont-d-urville-terre-adelie/00DDU.html La douceur a atteint un niveau remarquable, sans être record, en ce mois de janvier adélien, avec 7,0°C le 19 janvier, valeur pas atteinte tous les ans, nous qui avions plafonné à 5,0°C l'été dernier...