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Itinéraires polaires
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16 janvier 2007

Paris-Fairbanks, un long voyage...

Ma destination finale en Alaska est la ville de Fairbanks, la seconde ville de l'Etat.

Fairbanks

Je relate ici un récit de voyage, que sa simple destination ne rend pas banal. Pour le reste, ceux d'entre vous qui ont un peu voyagé vers de lointaines destinations retrouveront certainement des sensations connues.

Je savais que cela allait être un long voyage, le plus long de tous ceux que j'ai vécus. Je suis arrivé à l'aéroport de Paris-Roissy vendredi 12 Janvier au matin, vers 10 heures. L'avion était prévu pour un décollage à midi. Premier écueil : les machines qui délivrent automatiquement des cartes d'embarquement déconnent : après plusieurs essais, je me dirige vers un être humain plus réceptif à ma situation que ces machines. Il est déjà près de 11 heures, je dis au revoir à mes parents et c'est le départ, je monte rapidement dans l'avion, je sais que je m'installe pour un premier long voyage : Paris-Chicago, soit 9 heures et demie de vol. Une petite mise en bouche puisque cela ne représentera même pas la moitié de mon voyage. Ce voyage est assez agréable, je suis plutôt en forme, je regarde 2 films et demi sur le petit écran situé sur le dos du siège situé devant moi, je prends tout ce que l'on consent à me servir à manger, et surtout il y a la magie du hublot : j'ai la chance d'être assis au hublot, côté plein soleil, c'est-à-dire vers le Sud.

Le survol du Sud du Groenland est assez magique, je vois ces petites montagnes toutes blanches tomber dans la mer, tout cela scintille sous le pâle soleil d'hiver, cette simple vue est particulièrement agréable et apaisante. Ensuite on survole la banquise entre Groenland et Quebec, elle n'est pas encore complètement formée par endroits. Puis c'est le Nord du Québec, là aussi de grandes étendues enneigées et apparemment vierges de toute présence humaine conséquente. Soudain, l'atmosphère change, les nuages se font plus nombreux en allant vers le Sud Ouest du Quebec, puis ça se couvre complètement : conformément aux prévisions que j'avais établies avant de partir, l'arrivée vers Chicago se fera sous un ciel couvert. En fait, je ne découvre le sol depuis le hublot que quelques minutes à peine avant d'atterrir tant le plafond est bas à Chicago, 5°C avec une petite pluie.

L'étape importante à Chicago est le passage de la frontière, ce qui peut prendre des heures en cas de forte affluence. Là, coup de bol, tout se passe très vite, moins de 10 minutes d'attente et je suis devant un officier d'immigration plutôt sympathique (c'est loin d'être toujours le cas), qui me parle du changement climatique, en me demandant si je pense que l'Homme en est principalement responsable. Je lui réponds que je pense que c'est en effet le cas, même s'il y a des cycles naturels qu'on connaît encore mal. En bref, tout cela se fait dans une ambiance presque conviviale, et la formalité est passée sans encombre. On m'avait parlé de l'aéroport de Chicago, il est effectivement énorme, il y a une sorte de tramway dans l'aéroport qui permet de se rendre d'un terminal à l'autre, je l'emprunte donc pour aller au départ de ma correspondance pour Seattle. Je commence à ressentir de la fatigue à ce moment là car j'ai assez peu dormi les nuits précédentes et que le soir français vient à ce moment là. Il est environ 16h locales, j'aperçois un Starbucks dans l'aéroport où je prends un peu de caféine sous la forme d'un Frappucino caramel (les connaisseurs apprécieront).

Enfin vient, avec un bon quart d'heure de retard, mon embarquement dans le Boeing pour Seattle, je sais qu'un peu plus de 4 heures de vol m'attendent à nouveau. Chose amusante, dans ce Boeing un peu plus petit que le précédent pour venir à Chicago, j'ai beaucoup plus de place pour allonger les jambes, ce qui n'est évidemment pas désagréable du tout ! Quand je décolle, la nuit est tombée, d'autant plus rapidement que le ciel est sombre et gris. Mais très vite, en vol, le ciel s'éclaircit et je vois les lumières éparses de villes du Nord des USA par mon hublot. Je sais qu'une vague de froid est arrivée sur ces régions et j'imagine les ambiances glacées qu'on doit trouver dans ces régions proches des Montagnes Rocheuses, les -20/-30°C, la neige, tout un programme. Je somnole un peu dans l'avion, et je profite bien de l'arrivée à Seattle, une grande ville bien illuminée. En nous approchant du sol, je commence à voir de la neige au sol, résultat de la tempête de neige de la veille, assez inhabituelle pour ce lieu constamment doux et pluvieux normalement. Nous atterrissons à Seattle vers 20h locales, il fait -4°C et le ciel est clair. Là encore, il me faut changer de terminal, et cette fois ci c'est une sorte de métro qui me conduit aux autres terminaux. L'aéroport de Seattle est bâti en forme d'étoile, on va donc d'une branche à une autre par ce métro. Je commence à avoir faim, je passe devant un Burger King et le tour est joué. J'arrive ensuite devant ma porte d'embarquement de la compagnie aérienne Alaska Airlines, que je vais emprunter pour terminer mon voyage. Ca y est, ça se concrétise quelque peu !

En attendant d'embarquer sur mon vol pour Fairbanks j'observe les gens assis autour de moi qui attendent ce même vol : alors, ça ressemble à ça des Alaskans ? Ils n'ont pas l'air tellement différents des autres américains, sauf 2-3 cas, dont un notamment avec une longue barbe blanche et un chapeau de cowboy qu'on imagine très bien chercheur d'or du début du XXème siècle. Quand j'embarque pour Fairbanks, je sais qu'il me reste encore 3 heures et demie de vol, mais je sens la délivrance proche. Je suis bien fatigué, il est 21h30 locales, soit 6h30 du matin, ça fait presque 24h que je suis levé. A peine assis dans l'avion, mes yeux se ferment tout seul, je suis assailli par la fatigue. Je vais plus ou moins dormir pendant une bonne partie du vol, le reste du temps je regarde par le hublot et je ne vois rien, si ce n'est des étoiles (la constellation d'Orion), très rarement des lumières, on survole en effet des zones peu peuplées d'une part, et il y a peut être des nuages en dessous d'autre part. Enfin, nous commençons notre descente pour Fairbanks, je savoure ces derniers instants du voyage comme il se doit : j'ai tellement voulu ces derniers mois venir ici, c'est la toute fin de cette période d'attente, le meilleur moment en quelque sorte...

L'arrivée en vol à proximité de Fairbanks est assez particulière : quelques lumières éparses apparaissent, des petits villages çà et là, des lumières faibles dans la nuit bien noire et étoilée, on sent la proximité de ces paysages glacés, figés pour de nombreux mois. Peu de temps avant l'atterrissage, un peu plus de lumières, mais absolument rien à voir avec Seattle bien sûr, des petits paquets de lumières un peu plus denses, un peu plus nombreux simplement. Je me remémore mentalement la configuration des lieux, l'axe de la vallée, toutes ces choses que j'avais si souvent regardées avec Google Earth, je suis prêt pour sortir du logiciel, du virtuel, et embrasser le réel ! En atterrissant, je vois à ma gauche des lumières d'habitations sur les collines juste au dessus de l'aéroport : ici les gens vivent souvent sur les collines pour avoir une meilleure vue et exposition, mais aussi parce qu'il y fait un peu moins froid que dans la vallée où se trouve l'aéroport par exemple.

En sortant de l'avion, je ne ressens pas trop l'euphorie du moment, sans doute anesthésiée par la fatigue et la lassitude du voyage. Je retrouve facilement mon responsable de stage, David Atkinson, qui ressemble bien à ce que sa photo en ligne laisse supposer. Après avoir récupéré ma valise, c'est le grand moment, je sors de l'aéroport, et je suis tout de suite saisi par la froideur de l'air environnant : -17°C, quel bonheur ! Ca faisait bien longtemps, depuis Val Thorens dans les Alpes un jour de janvier 2003, que je n'avais pas eu cette sensation. Tout est blanc, ce qu'on voit bien même dans le noir, les voitures sont énormes, pas de doute on est bien en Alaska, ambiance garantie ! Le contact avec cet air froid me réveille assez radicalement, d'ailleurs il est 11h du matin heure française, 1h locale, donc je n'ai pas tant envie de dormir que cela, David m'emmène passer à l'IARC (l'institut où je vais travailler) situé non loin. Je vois donc, de nuit, le bureau de David, ce beau bâtiment moderne où je vais travailler ces prochaines semaines. David me présente rapidement les lieux déserts évidemment à cette heure-ci, et il récupère les clés de l'appartement de fonction de l'IARC où je vais rester les deux premiers jours. Arrivé dans l'appartement, accompagné toujours très gentiment par David, je n'ai pas trop de mal à trouver le sommeil vers 2h locales, après une journée de 29h éveillées...

Voici une photo prise à côté de l'appart de fonction où j'ai dormi : P1000388
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Commentaires
J
Bravo François pour ce compte-rendu si imagé qu'il donne envie de savoir la suite, mais je ne t'envie pas les -17°. Nous avons été secoués par des vent de nord-est hier qui ont projeté par terre sur le balcon tous mes bacs d'arbustes. Aujourd'hui grand calme et pluie froide, allez y comprendre quelque chose. Une chose est sûre: moi, j'attends le printemps avec impatience.<br /> Bien affectueusement.<br /> Jocelyne
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Y
Salut François. Je t'envie d'avoir froid (dehors, évidemment). Au Havre, il fait humide et douçâtre comme un début d'octobre! Vivement la semaine prochaine: on nous annonce un temps d'hiver. Ta marraine s'est bloqué le dos en faisant sa gym..A bientôt. Yves
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