Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Itinéraires polaires
Itinéraires polaires
Publicité
Archives
31 juillet 2020

57 degrés

Ce n’est évidemment pas la température locale, ni même en négatif (le record de froid à DDU n’est « que » de -37,5°C, bien tempéré par la proximité de l’océan austral), mais l’écart de température qui existe en ce moment entre la base (-17°C), où je me trouve, et mon appartement à côté de Paris, à Vincennes (40°C). Etant clairement caniculophobe, comme je l’esquissais dans mon précédent billet, j’ai souvent rêvé de Terre Adélie, lors des bouillantes soirées d’été dans l’agglomération parisienne. J’y suis donc, cette fois du bon côté, avant de retourner dans ce monde où prolifèrent des canicules toujours plus improbables, mais terriblement réelles. Ça renforce encore davantage le sentiment d’être sur une autre planète. Il y a l’inversion des saisons bien sûr, du fait de notre position dans l’hémisphère austral, mais l’effet est accentué dans ces périodes caniculaires de l’hémisphère boréal.

Autant il est clair que le climat se réchauffe très sensiblement, quasiment année après année maintenant, dans nos contrées tempérées, autant ça n’a rien d’encore évident ici, où battre des records de chaleur reste une curiosité météorologique, qui me semble assez équilibrée par des records de froid, chose totalement impensable dans notre douce (chaude ?) France. L’effet du réchauffement climatique se mesure ici principalement sur l’accélération du débit des glaciers, mais on peut tout de même s’attendre à une élévation sensible des températures dans les prochaines décennies. Pour l’instant, comme je l’ai souvent écrit je crois, on profite un peu de cette partie du monde un peu « à l’ancienne », relativement peu perturbée par l’activité humaine, ce qui en renforce naturellement la valeur. 

Comme prévu, nous avons eu droit cette semaine au retour de la neige, avec un passage assez abondant entre mardi et mercredi, avec de bonnes rafales de vent à 120-130km/h, ce qui a nettement fait monter les congères, à nouveau, sur la base, engendrant de nouvelles séances de pelletage de neige, pour mon plus grand bonheur. La douceur est également revenue avec les perturbations, près de -6°C jeudi, avant de redescendre donc assez nettement avec le dégagement du ciel ce vendredi. Nous avons ainsi clôturé le mois de juillet sous un grand soleil, ce qui m’a permis d’admirer son rayonnement sensiblement plus puissant, d’un niveau équivalent à la mi-mai, pas vu depuis deux mois et demi, donc !

Je propose également parmi les photos d’illustration de ce billet une photo de l’escalier que j’ai taillé dans la congère qui se trouve directement face à la sortie du dortoir, en allant vers le séjour, l’axe piéton le plus fréquenté de la base, bien sûr. J’ai creusé à l’est de cet escalier dans la congère, afin qu’il se trouve en surplomb de celle-ci, et qu’il ne se fasse pas recouvrir par la tempête de neige, et ça a plutôt bien fonctionné, même si la neige a, assez logiquement, débordé sur le bas. Toujours est il que malgré cela, l’escalier est tout le temps resté praticable, car la partie haute émergeait assez nettement au dessus de la congère qui se reformait dans la partie creusée, en amont. Je suis assez satisfait de cette expérience, et je vais essayer de maintenir cet escalier fonctionnel jusqu’à mon départ, dans 4 petits mois, peut être moins.

Pour finir, l’actualité de ce premier week-end d’août sur la base est clairement dominée par le tournage/montage des films pour le Festival du Film Antarctique, qui met en compétition les bases de différentes nationalités du continent. Nous avons quasiment bouclé un premier film, au thème complètement libre, et nous venons de recevoir ce vendredi par mail 5 ingrédients à faire figurer dans un autre film à réaliser cette fois avant dimanche 2 au soir, donc catégorie « 48h » ! Le scénario a été choisi et bouclé ce soir, et on va tourner et monter cela demain et après-demain, intense activité artistique à DDU pour débuter le mois d’août ! Entre les Jeux Australiques et ce Festival du Film, cela fait deux grosses activités post-Midwinter qui n’existaient pas il me semble en 2009, il faut dire que les connexions Internet étant très limitées à l’époque, difficile d’échanger des films, aussi courts soient ils… Enfin, tout cela aide fort bien à passer cet instant parfois délicat qui se produit après la Midwinter, où l’activité retombe d’un cran, alors que les journées sont encore bien courtes… On n’a pas vu passer le mois de juillet, ici !


Publicité
Publicité
Commentaires
N
Photos dignes d'un grand film de science fiction !<br /> <br /> On ne s'en lasse pas !<br /> <br /> Merci
Répondre
Publicité