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Itinéraires polaires
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19 juillet 2020

Tempête Bastien

Ce week-end a été plutôt animé à DDU, puisque d’une part les épreuves sportives des Jeux Australiques se sont déroulées aussi bien samedi que dimanche à la salle de sport, mais dans deux ambiances radicalement différentes. Hier samedi, en effet, la tempête Bastien s’est déchaînée toute la journée sur la base, et le simple trajet vers la salle de sport, depuis n’importe quel autre bâtiment, était un peu une lutte contre les éléments, avec une visibilité très réduite. Si les valeurs de vent de cette 11ème tempête de notre TA70 sont assez banales, avec un maximum à 99m/h en moyenne sur 10 minutes, et une rafale maximale à 149km/h, ce qui la classe au 9ème rang dans notre classement des tempêtes, elle s’est distinguée par la très grande quantité de neige soufflée/chassée par ce vent violent.

En effet, peut être en raison de l’absence de vraie tempête depuis un mois exactement (tempête Antoine le 18 juin), et des abondantes chutes de neige depuis le début du mois, la tempête a balayé toute la neige un peu fraîche qui traînait sur la région, en quelque sorte, de ces dernières semaines. Ce n’est certes que mon interprétation, un peu rapide, et non démontrée. Mais cette tempête Bastien hier a provoqué peut être le blizzard le plus dense depuis notre arrivée ici, sans atteindre des valeurs de vent exceptionnelles. Du début de matinée à la fin d’après-midi, la visibilité n’a pas dépassé une centaine de mètres, et était souvent bien inférieure, parfois de 20-30m à peine. Certains se sont presque perdus en passant entre deux bâtiments distants de 40-50m, avec toute cette neige soufflée qui s’accumulait sur les masques, on n’y voyait plus rien. Et on était trempé bien rapidement.

Pour ma part, en allant depuis le dortoir jusqu’au bureau météo, ma joue gauche plus exposée au vent a dans un premier temps fait fondre la neige soufflée, mais le froid ambiant (il a fait autour de -17°C toute la journée, ressenti -33 avec le vent) a instantanément gelé cette neige fondue sur ma joue, ce qui fait qu’une petite couche de glace s’est formée directement sur ma joue, chose que je ne crois pas avoir vécue précédemment cette année, en tout cas. Heureusement, je suis vite rentré dans le bureau météo pour me réchauffer ! Dans une des photos proposées, j’essaie de rendre compte de cette ambiance blizzard avec visibilité très faible, il faut imaginer qu’on se fait un peu secouer en plus !

Sans parler de la congère à la sortie du dortoir qui a bien monté et forme une sorte de mur assez raide, qui invite à un franchissement plutôt sportif si on l’attaque tout droit : les escaliers précédents ont naturellement été rapidement ensevelis. C’est aussi cela le fait marquant de cette tempête : plus que les précédentes, elle a vraiment gêné les déplacements sur la base. C’est assez logique, car avec l’accumulation de l’hiver, les congères n’ont jamais été aussi hautes, et la neige soufflée s’est tassée et, heureusement tout de même pour notre progression, bien durcie dans l’ensemble. Enfin, le vent s’est un peu assagi en fin de journée, et nous avons fêté les 25 ans de Cédric, notre électricien, dans la soirée.

Ce dimanche, retour au calme avec un grand soleil, et un vent bien faible, qui contrastait tellement avec l’ambiance blizzard de la veille ! La luminosité a vraiment repris et à la mi-journée, on n’a plus les couleurs rosées typiques de la période proche du solstice, petit à petit, le soleil remonte, jusqu’à nous accompagner pour notre départ, dans environ 4 mois ! Le froid s’est également intensifié avec -23°C en soirée ce dimanche, ça pique un peu plus que ces derniers temps, mais sans vent, ça reste évidemment très supportable. En tout cas, j’ai creusé de nouveaux escaliers dans la congère dès ce matin, pour éviter le pénible franchissement du mur qui se présentait à nous ! Jusqu’au prochain ensevelissement, bien sûr, éternel recommencement…. mais qui m’amuse toujours autant. Je mesure déjà combien cette activité typique du lieu me manquera dans les prochains mois, et prochaines années, après le retour. Autant que la sucession de tempêtes, si rafraîchissantes en ce mois de juillet, où je suis traditionnellement en train de craindre les canicules à venir, même s’il n’y en a pas cette année, pour le moment, en métropole !


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