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Itinéraires polaires
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23 février 2020

Arrivée du dernier bateau de la saison...

Journée importante ce dimanche 23 février, puisque nous avons assisté, comme attendu et prévu, à l’arrivée de l’Astrolabe.à DDU, pour la dernière fois de la campagne d’été 2019-2020, qui est donc sur le point de s’achever. Le bateau a pu s’approcher avec encore moins de difficulté que les fois précédentes de la base, car le pack de banquise dérivante au large a complètement disparu de la zone ces derniers jours, n’offrant donc plus aucun obstacle à la progression du bateau. 

Notre courrier devrait être débarqué demain lundi, en échange de celui que nous avons préparé ces derniers temps sur la base, et ensuite nous serons donc coupés du monde, dans notre hivernage 2020. J’avoue que c’est un grand moment que j’attends depuis longtemps, quasiment depuis notre arrivée ici avec impatience, mais même bien avant, en réalité, car j’ai vraiment voulu revenir ici pour vivre cette expérience de l’hivernage, au delà de l’envie de retrouver cet environnement unique. Je me sens donc de mieux en mieux ces jours-ci à cette perspective. Non que ça n’allait pas jusque là, bien sûr, mais c’est le retour d’une certaine euphorie.

Cette campagne d’été a été longue, depuis notre arrivée le 6 décembre sur la base, il y a déjà deux mois et demi, bien remplie certes, mais un peu laborieuse au début surtout, avec les nombreuses petites difficultés auxquelles nous avons dû faire face, dans le cadre de la station météo dont je suis le responsable. Il y a certes eu une vraie euphorie au moment même de revenir à DDU, mais elle est assez vite retombée, pour laisser place à des semaines plus laborieuses, tout en gardant constamment en tête l’immense privilège qui est le nôtre de vivre, ou de revivre, en ce qui me concerne, cette aventure.

Le groupe de notre TA70 est toujours aussi attachant, soudé je crois, et on se connaît maintenant bien, ce qui rend le quotidien agréable, et ne devrait pas nous déstabiliser quand nous allons, dans un peu plus de 24 heures, nous retrouver uniquement entre nous. Je pense que cela va se faire dans une forme de continuité très pratique, et agréable. Je pense de moins en moins à mon ancienne TA59, qui était quand même omniprésente lors de mes premières semaines de retour sur la base, ce qui rend aussi les choses plus faciles pour moi, dans ce présent de 2020. Certes, j’essaie de comparer un peu les deux expériences aux mêmes époques, en relisant mon blog de 2009 aussi.

Je suis trop curieux pour ne pas essayer d’y trouver des points communs, mais aussi des différences, en tout cas dans mon esprit il est clair que les deux expériences sont riches, d’ores et déjà pour ma TA70 aussi. J’ai relu récemment le fait qu’il y a 11 ans, avant ce début d’hivernage, on se demandait vraiment à quoi ça ressemblerait. Difficile de le décrire véritablement sans le vivre. Evidemment, pour l’essentiel, je peux affirmer que j’ai déjà une bonne partie de la réponse, cette année, et pour autant, je suis plus curieux que jamais de voir comment cet hivernage naissant pourrait être, humainement, encore plus réussi que celui que j’ai connu. Curieux pas en tant que simple spectateur, naturellement, mais en tant qu’acteur. J’ai personnellement plus de choses à apporter et à partager avec mes co-hivernants que lors de mon hivernage de 2009, où j’avais pourtant bien participé à la vie du groupe.

Nous avons eu droit hier samedi à une dernière réunion de notre TA70 avec l’encadrement de l’IPEV présent sur place (et qui va repartir avec l’Astrolabe), et Gaëlle a conclu son discours en formulant un remerciement appuyé à la météo et à la qualité de nos prévisions, ce qui m’a vraiment touché, et qui me rend fier de notre équipe avec Michel, et Alain, qui fonctionne vraiment très bien. C’est une joie quotidienne de pouvoir compter sur des collègues aussi motivés et compétents. J’aimerais pouvoir dire que c’est tous les ans le cas ici, mais il existe hélas des contre-exemples assez récents : je mesure donc la chance d’être tombé sur eux.

L’hivernage est donc tout proche avec le dépeuplement de la base d’une grande partie de ses habitants humains, mais aussi de la faune, avec des manchots de moins en moins nombreux dans les colonies environnantes. Les jeunes poussins de l’année terminent leur mue et sont presque prêts pour le grand plongeon et la migration. Je pense souvent à tout cet environnement bruyant et odorant de l’été, qui laissera place au désert très prochainement, ce désert dont j’aime tant la nudité, la rudesse du froid venté, qui nous ramène à notre juste place face à la puissance de la Nature, qui invite à la méditation, au calme. Tout ce que ma vie parisienne m’empêche de vivre, et qui m’a vraiment manqué, et largement motivé à revenir ici. L’hivernage est proche, il arrive, à très vite !






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Commentaires
H
Hello François. J'ai suivi avec une pensée pour toi les nouvelles régulières de l'Astrolabe ;-)
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