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Itinéraires polaires
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4 décembre 2014

Intempéries : grandeur et destructions

Les nombreuses intempéries qui ont touché le sud de la France ont fini par atteindre la semaine dernière la dernière zone du pourtour méditerranéen qui avait été épargnée jusque là : la Corse, et notamment ma chère Corse orientale. Un orage particulièrement violent, quasi-stationnaire, a frappé pendant de nombreuses heures la partie Est de l'île le vendredi 28 novembre, ce qui a provoqué pas mal de dégâts, sur les routes, mais aussi chez les particuliers, puisque j'y ai laissé quelques éléments de mon installation de mon site http://penta.meteomac.com . Afin de bien se rendre compte de l'étendue de cet orage, on peut voir cette image, qui représente la lame d'eau radar, c'est-à-dire une estimation de la quantité de pluie qui est tombée durant cette journée de vendredi :

lame

On voit le côré très localisé de la bande pluvieuse : il n'est ainsi pas tombé grand chose sur la côte orientale, entre Porto Vecchio et Aleria, tandis que les pluies ont été diluviennes à quelques kilomètres dans l'intérieur : le violet correspond à une estimation de 700mm de précipitations, l'équivalent de 6 à 7 mois de pluie, en quelques heures. Un pluviomètre situé au barrage EDF de Trevadine, sur la commune de Lugo-di-Nazza, a relevé 480mm pendant cette journée.  On a relevé 328mm à Campile, j'ai relevé 190mm à Penta. Sous cet orage, on a relevé 18000 impacts de foudre dans la journée, soit un impact toutes les 4 à 5 secondes en moyenne, sur 24h ! Sachant que cela s'est produit en réalité en un peu moins de 24h, on peut parler d'un orage particulièrement électrique, voici une vue du rideau de pluie capturé par ma webcam, quelques instants avant un coup de tonnerre fatal :

nordfin

Cet épisode recèle ainsi toute la grandeur des phénomènes naturels, qui savent se déchaîner parfois avec des intensités surprenantes, après de longs mois de calme, voire de sécheresse (un état de sécheresse pas vu depuis au moins 25 ans au nord de la Corse début novembre...), c'est fascinant d'observer ça, même d'essayer de le prévoir, car cela n'était pas si évident sur cet épisode du 28 novembre. Mais cette violence a provoqué des dégâts, puisque j'ai peut être perdu ma caméra sud avec ce coup de tonnerre fatal, j'y ai grillé à coup sûr un modem/routeur, une prise CPL, un switch, une carte réseau Ethernet, le système de transmission de données de ma station météo, quelques parafoudres/onduleurs....

C'est certainement le prix à payer pour avoir la joie de bénéficier, de façon régulière, depuis des années, d'images en direct de ce bout de Corse qui m'est cher, mais ce prix est assez élevé cette fois, j'ai pas mal de choses à racheter, c'est aussi l'occasion de repartir avec du matériel neuf, certaines choses m'ayant bien servi depuis près d'une dizaine d'années maintenant. Chose inhabituelle, j'ai ainsi dû faire débrancher mon installation maintenant fragilisée par la (quasi) absence de protections contre la foudre, depuis quelques jours, en espérant pouvoir redémarrer ça dans quelques jours si le temps se calme, avant que je vienne arranger tout cela en janvier avec du neuf !

Quelle année 2014 en tout cas, avec cette intempérie corse, qui est venue s'ajouter à une longue série, inédite par la répétition de pluies aussi intenses, dans le Sud-Est de la France, tout cela dans un contexte d'année particulièrement chaude : il devient maintenant probable que 2014 soit l'année la plus chaude que la Terre ait connue, depuis 1880 au moins, voici un graphique qui est paru aujourd'hui :

2014chaud

La tendance au réchauffement est marquée, très nette, j'ai vu les records de douceur ou de chaleur s'enchaîner de façon répétée durant l'année, et bien peu de records de froid/fraîcheur. L'automne que nous venons de vivre (septembre-octobre-novembre en météo) est le second plus chaud depuis 1900 en France, le plus chaud sur le sud du pays, tout comme le seul mois de novembre. La planète se réchauffe sensiblement, le processus est en marche, d'autres intempéries viendront, parfois en lien avec ce climat plus chaud (pluies diluviennes suivant des sécheresses prolongées, par exemple)...

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Commentaires
S
Non seulement l'impression est qu'au niveau mondial il n'y a pas beaucoup d'actions d'envergure pour ralentir cette machinerie infernale, mais la prévention et l'anticipation senblent aussi rester à l'état d'études scientifiques sans que les politiques s'y intéressent un temps soit peu.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui est bien dans ton billet, c'est aussi de mettre en parallèle un évènement localisé mais connu et l'accélération du changement climatique. Le tout sans faire de lien de cause à effet.<br /> <br /> Avec cette année record, les articles se multiplient sur ce sujet, peut-être que cela réveillera suffisamment de conscience individuelle pour peser sur nos dirigeants ?<br /> <br /> <br /> <br /> En attendant, ça m'a fait grand plaisir de te lire après ces quelques semaines sans billets :)<br /> <br /> <br /> <br /> Stef
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