Direct

27 mai 2012

Petit événement qui s'est produit cette semaine : je suis passé en direct en interview dans l'émission C à dire sur France5, à 17h30, ce mardi 22 Mai. Comme quoi, j'avais beau déplorer un certain manque d'action/d'inspiration au quotidien dans mes billets récents, j'ai finalement été rattrapé par l'actualité. Car c'est un orage diluvien qui s'est abattu sur l'est de l'agglomération nancéienne dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 qui a apporté ce coup de projecteur médiatique sur la météo. C'est souvent comme ça, d'ailleurs, on ne parle pas de nous pendant des semaines, et tout à coup, parce qu'il y a un creux dans l'actualité et/ou une catastrophe, les sollicitations médiatiques deviennent nombreuses.

Lien vers le téléchargement de la vidéo de l'émission (attention, 56Mo, ça peut prendre quelques minutes).

Tout avait commencé tout à fait normalement pour moi ce matin du 22 Mai, je me suis levé à 6h, et suis arrivé vers 7h à Saint Mandé, sur mon lieu de travail, comme n'importe quel autre jour. En arrivant, tout de suite, on m'informe qu'il s'est "passé quelque chose à Nancy". J'avais bien vu la veille au soir, que des orages ponctuellement forts éclataient en Alsace-Lorraine, mais rien de bien exceptionnel en cette saison. On me parle d'inondations, de 2m d'eau dans certains quartiers de la ville, en regardant rapidement les chiffres, je vois qu'il est effectivement tombé 82mm (82 litres par mètres carrés) d'eau sur l'est de la ville en moins de deux heures, soit davantage que tout ce qu'on reçoit habituellement là bas durant tout le mois de mai !

Sans surprise, les sollicitations médiatiques pour des interviews sont nombreuses ce matin là, pour ma part je suis affecté au poste Belgique/international, et donc contrairement à mes trois collègues dans la salle, je suis un peu à l'écart de l'actualité française. En fin de matinée, mon chef arrive dans notre salle d'exploitation, parle d'un direct à faire sur France5 le soir même, mais décide de renoncer à y aller, pour des raisons de santé. Il me propose alors de le faire. Je réfléchis rapidement, et j'accepte, touché par cette marque de confiance. Je suis arrivé sur ce poste pour cela, pour communiquer, expliquer les phénomènes auprès du grand public, je savais que ce moment du premier direct finirait par arriver, je me dis donc que l'heure est venue. Malgré tout, petite montée de stress dans les minutes qui suivent mon accord...

Je déjeune assez tranquillement, mais copieusement, et dès le début d'après-midi, en plus d'accomplir mes tâches régulières, je commence à me préparer pour cette interview. L'assistante du présentateur de l'émission m'a appelé juste avant déjeuner pour un premier contact, et pour me mettre au courant des thèmes qui seront abordés. Avec mon chef et une fille de la communication de Météo-France, on prépare l'interview en essayant d'anticiper les questions posées, en plus de celles qui sont prévues, de voir les pièges éventuels à éviter. On me prodigue des conseils pendant un bon moment, autant sur la forme que sur le fond. Ensuite, l'après-midi passe très vite car il me faut boucler mes tâches régulières plus rapidement que d'habitude, le rendez-vous au studio de France5 ayant lieu à 17h30. En direct, le retard est évidemment interdit !

Je pars avec une pile de papiers, "d'antisèches", sous la main, je m'engouffre dans le métro, pour un trajet pénible, car j'ai une belle montée de stress pendant le trajet, il fait chaud, je ne tiens pas plus de 30s dans n'importe quelle position. Je me revois allant passer les oraux de certains concours aux grandes écoles, 10 bonnes années plus tôt, car je pense n'avoir jamais été aussi stressé depuis. Mais je me dis que ça risque d'aller beaucoup mieux en sortant, à l'air libre, ce qui ne manque pas d'arriver, après un trajet pourtant direct en métro, qui m'a semblé interminable. En marchant dehors, ça va tout de suite beaucoup mieux. Après quelques minutes, j'arrive rue François 1er, près des Champs Elysées, le studio se trouvant au sous-sol des locaux d'Europe1. Je suis quasiment exactement à l'heure, mais j'ai tout de même un peu chaud, autant en raison d'un petit stress résiduel que de la marche rapide.

Après une courte attente, un peu tendue, à l'accueil, on vient me chercher, et on m'emmène directement au maquillage. Là, je me détends rapidement, on me donne de l'eau fraîche, j'échange quelques mots avec l'assistante et le présentateur, je ne suis qu'à quelques minutes de l'antenne. On m'emmène sur le plateau dans un dédale souterrain et je suis installé 2min avant la prise d'antenne en face du présentateur. Je suis plutôt calme, j'ai bu de l'eau fraîche, ça va plutôt bien. Néanmoins, quand un assistant égrène le décompte "antenne dans 30 secondes...", le stress revient, moins fort qu'avant, mais bien présent. Au moment du compte-à-rebours final, je me concentre sur ce que je vais dire, je gère ce trac final, qui disparaît finalement juste après le premier "Bonjour" et le début de l'explication du phénomène de la nuit passée...

L'entretien s'est par la suite très bien déroulé, j'étais très détendu, assez à l'aise, il me semble qu'il n'y a pas eu de piège dans les questions posées, et c'est presque à regret que j'ai vu la fin de l'émission arriver, car je me sentais tout à fait en confiance. Mais on va dire que, pour une première, cette dizaine de minutes était bien suffisante. Le présentateur et son assistante semblaient satisfaits de la façon dont ça s'était passé. J'ai naturellement eu beaucoup de retours d'amis, de la famille, et même de mes collègues météo, tous étant plutôt d'accord pour dire que ça s'était bien passé, surtout pour une première fois. Il y en aura donc probablement d'autres, je suis curieux de voir comment je gérerai le stress, avec cette expérience déjà derrière moi. C'est la magie du poste que j'exerce actuellement à Météo-France : quand on débute une journée, on ne sait pas ce qui nous attend, un excellent argument anti-routine ! A bientôt.

Posté par fgourand à 12:47 - Commentaires […] - Permalien [#]