Stratocumulus des glaces

Ca valait bien un petit billet, on a observé aujourd'hui mercredi, au  large de DDU, un joli banc de stratocumulus qui a occupé le Nord de la  vue une bonne partie de l'après-midi. C'est suffisamment rare pour  être noté, sans être exceptionnel. Il y a une zone de mer libre, non  prise dans la banquise, non loin au Nord de DDU, qui peut être la  cause de la présence de ces nuages. En effet, la présence d'un air  relativement humide au contact de la mer, en plus du fait que celle-ci  est relativement chaude (-1.8°C) comparée à l'air environnant, peut  provoquer la formation de ce type de nuage.

La photo proposée a été  prise à 15h45 depuis le trou de pêche (sur la banquise, donc), à  l'Ouest de l'île des Pétrels, en direction du Nord/Nord-Ouest. La  pêche du jour fut fructueuse avec 2 poissons dans la besace. Les  conditions étaient très bonnes pour sortir avec le vent qui était, une  fois de plus, complètement tombé dans l'après-midi. On a cependant  connu ce mercredi l'évolution inverse de celle de la veille, avec un  refroidissement continu dans l'après-midi. De -13/-14°C à l'heure du  déjeuner, on a dégringolé tout l'après-midi, il faisait -17.5°C à 16h,  avec en prime un petit vent de Sud-Ouest bien glacé qui s'est levé.  Finalement, ce soir à 18h25, on relève -20.0°C, avec des rafales à  40km/h de Sud/Sud-Ouest, le ciel est bien dégagé et étoilé...

Comments

[stef]

Encore une belle photo, avec le petit "cairn" au premier plan, près du trou de pêche et ces lignes qui semblent fuir vers ces ilots et icebergs au loin, surmontés par ce banc de Sc, le soleil rasant à l'autre extrémité.

Justement, ces lignes, ce sont des irrégularités dans la banquise (reste de sa formation, fractures,..) ou des traces qu'ils ont laissé (pulka trainé peut-être ?)

stef

[stef]

Merci

Je croyais que sur le continent la glace était également vivante : déplacements dus à la gravité, différences de température, ... Il est vrai que le rythme est beaucoup plus lent que la houle et l'inertie tellement plus forte que la banquise.
Ah oui, aucun son, ça doit être perturbant, on doit "s'entendre" à fond !

Oui, c'est certain que, d'ici, on idéalise mais c'est ce qui donne tout l'intérêt à ce journal :)

[simone]

Grand merci pour ces précisions.
Je me suis souvent dit que, lorque je regardais des photos, il manquait les odeurs ou les sons. Mais, dans le cas présent, il peut manquer le silence.
J'arrive assez bien à imaginer les craquements de la banquise, mais le silence doit, sans aucun doute être une grane expérience.
En tous cas, grand merci à ceux qui veulent bien faire partager leurs impressions. Cela apporte, sans aucun doute, un complément de rêveries à tout ce que François essaie de nous faire partager.
Salutations à tous.
Simone.

[Cyril]

Aussi fascinant ? oui sans aucun doute. La banquise ne peut pas aller sans les sons. C'est un ensemble. Il nous est arrivé fréquemment de rester longtemps sur le bord d'une banquette à écouter les mouvements de la banquise ou les craquements des icebergs. Des fois inquiétants, d'autre fois hypnotisant. Mais je parle là de la banquise, des icerbegs... tout cela est vivant et bouge. La banquise donne par moment l'impression de respirer au rythme incessant de la houle qui ne s'arrête jamais en dessous.
Sur le continent et la calotte de glace c'est assez différent car là pour le coup à part le vent on entend vraiment aucun bruit. C'est même très perturbant.

Cyril (Géophy TA58)

[stef]

Merci pour ces précisions.

Je m'imaginais soit un environnement assourdi soit un environnement "métallique" où les sons se propageraient au loin. Je vois donc que c'est plutôt vers cette seconde solution.

Cet environnement sonore est-il aussi fascinant que l'environnement visuel ?
En extrapolant un peu ce que vous dites, le paysage sonore semble aussi mouvant que le paysage "visuel". Les sons de la glace provoquent-ils des émotions aussi intenses que leur "vue" ?
Bien sur, cela doit être différent selon les individus.

J'ai lu / entendu pas mal de témoignages d'arpenteurs des pôles mais, hormis les craquements sombres de la banquise, peu évoquent leur ressenti sonore durant ces périples.