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Itinéraires polaires
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11 décembre 2008

Hobart, ici Hobart...

Quelques mots en direct d'un bar sur Salamanca Place, juste à côté du port de Hobart. Un bien long voyage, comme je m'y attendais naturellement. Le premier vol Paris-Hong Kong a duré 11h30, l'avion n'était pas très confortable. Quelques belles images de Chine avant l'arrivée, ce relief incroyablement découpé, et les îles vers Hong Kong. A HK, pas le temps finalement d'aller visiter la ville, car cela s'est avéré plus compliqué que prévu de sortir de l'aéroport, certains ont pu le faire après de longues négociations. J'ai bien profité du lounge avec des douches grand luxe, accès Internet, bouffe et boisson à volonté... Le vol Hong Kong-Sydney ensuite, avec le passage de l'Equateur, mon premier bien sûr, à 16h50 TU mardi, ce qui fait 17h50 heure française, au milieu de la nuit pour nous à l'heure asiatique, je somnolais dans cet avion beaucoup plus moderne et confortable que le premier. C'est tout de même un vol de 9h. En passant la Zone de Convergence InterTropicale, j'ai vu quelques orages avec les flashs qui illuminaient la nuit, un beau spectacle au hublot. Un peu plus loin, lever de soleil assez magique sur le Nord de l'Australie, en arrivant, avec des couleurs incroyables. Malheureusement, le voisin dormant, ne voulant pas le déranger, étant aussi assez fatigué, je n'ai pas pris de photo, mais ça fait partie des plus beaux que j'ai vus... Un beau présage sans aucun doute, pour saluer ma première entrée dans le Sud. Ensuite, on survole l'Australie au petit matin, d'abord la forêt tropicale bien verte, puis une zone très aride pendant un bon moment, pas grand chose à observer, enfin l'arrivée vers Sydney avec beaucoup de verdure, pas mal de vent et 24°C bien agréables pour nous saluer, surtout un soleil éclatant de fin de printemps/début d'été qui signifie clairement qu'on est bien loin de chez nous... Première impression très agréable des Australiens, forcément on accuse un peu le coup après ce second vol bien long, et il faut encore patienter pour notre vol pour Hobart. Notre groupe de voyage est composé de 25 personnes, une grande majorité d'hivernants, et quelques campagnards d'été. Dans la salle d'embarquement de Sydney, on est tous bien abrutis par le voyage, la plupart n'ont qu'assez peu dormi, soit dans le premier, soit dans le second vol... On ne sait plus trop quel jour on est, si c'est normal d'avoir faim/soif, pour ma part j'ai tout le temps faim en voyage ! On part avec près de 45 minutes de retard, je monte dans l'avion, en me disant qu'on touche vraiment au but, en ne réalisant pas vraiment que, dans quelques petites heures, je serai sur l'Astrolabe. Je monte passeport et carte d'embarquement en main, je les range dans la petite pochette devant mon siège. Le vol se passe à tenter de scruter impatiemment le hublot le plus proche pour voir des bouts de Tasmanie. On quitte les nuages du Sud Est australien quand on approche de l'île, ça y est, on touche au but ! On atterrit dans un cadre plutôt joli, et je m'empresse de sortir pour humer l'air tasman, véritable début de notre aventure avec la rencontre proche avec le bateau mythique. L'air est beaucoup plus frais qu'à Sydney, sans surprise, 17°C environ, et un bon petit vent qui rappelle la Bretagne, le soleil est bien là et, à 17h, chauffe encore bien. On récupère nos affaires assez rapidement, puis on se regroupe pour monter dans le bus qui va nous amener au pied du bateau. On le sait, mais c'est toujours amusant, en trajet, de voir qu'on roule à gauche... On approche du port, ça me rappelle vraiment la vue sur Google Earth. On arrive sur un quai, et le voilà ! Il ne fait pas immense, je le savais certes, mais c'est assez impressionnant de l'avoir en face de soi... Pour entrer, il faut montrer patte blanche, et donc le passeport... oublié dans la pochette dans l'avion ! Inconsciemment, j'ai dû relâcher mon attention, avec la douce euphorie de l'arrivée après un si long voyage, parce que ça ne m'arrive JAMAIS de ne pas vérifier ce qu'il y a dans la pochette avant de quitter ma place ! Remarque, là où je vais, il n'y a pas besoin de passeport, plus besoin de passeport... Quelque part, je trouve le symbole plutôt sympathique. C'est une nouvelle vie, un nouvel environnement. L'Astrolabe ! A peu près conforme à ce que j'attendais, assez rudimentaire, mais il y a ce qu'il faut, on est à 4 avec mes deux collègues météo Jean-Philippe et François, plus Frédéric notre chef centrale, dans une chambre avec 3 lits superposés. Plusieurs douches avec de l'eau bien tiède (limite froide), quelques WC, un salon. On nous fait un petit briefing de présentation direct sur le bateau, quelques consignes de sécurité pendant le chargement qui a lieu tous les jours de 7h à 19h, on nous dit qu'on doit partir vendredi 12 soir ou samedi 13 au soir. Ensuite, petit briefing hélicoptère pour nous présenter la machine, le pilote et son mécanicien adjoint, les consignes à respecter pour que tout se passe bien. Finalement, on a retrouvé mon passeport ce matin. Hier mercredi soir, pour notre premier soir, j'ai vite oublié cette petite contrariété en allant boire une bière dans un bar de la ville. Du monde partout, dans les bars, restaurants, c'est l'été qui débute, étrange impression pour nous. Ensuite, un bon steak dans un resto spécialisé en la matière, et la fatigue qui nous prend, inévitable. J'ai passé une nuit relativement normale, de 23h à 8h30. Un peu pâteux évidemment, puisque la journée ici correspond à notre nuit française. J'ai déjeuné ce jeudi dans un bon restaurant de poisson/fruits de mer sur le port, le service cuisine sur le bateau ne démarrant qu'une fois en mer. Et là, je me promène avec Bernard notre gérant postal et Yann notre électricien, dans un bar qui propose Internet en Wifi avec un petit café. Je viens de regarder la météo pour les prochains jours : demain vendredi, 25°C prévus ici à Hobart, ça va nous changer des 18°C de ce jour, puis rafraîchissement et risque de pluie samedi. Pour le moment, ça s'annonce vraiment pas trop mal pour notre traversée, pas trop de vent, a priori on éviterait les grosses tempêtes redoutables de ces latitudes sur le trajet vers DDU. Cela dit, j'aimerais bien en connaître une pour voir ce que ça fait, je suis donc assez partagé sur le sujet, on verra bien de toutes façons. Et puis les prévisions à 5-6 jours ne sont pas très fiables à ces hautes latitudes du Sud. C'est quand même assez incroyable d'être ici, j'aimerais partager ces instants avec vous tous, que puissiez voir cela, un autre monde, celui du début de l'aventure, dans ces lointaines contrées. La prochaine fois, pour le prochain billet du blog, je serai sans doute arrivé à DDU, avec encore quelques anecdotes à raconter. J'ai notamment hâte de voir comment ça va se passer quand ça va bouger, même un peu, sur le bateau, dans ma couchette en haut d'un lit superposé, une sorte de boîte dans laquelle je suis enfermé, haute de 60cm peut être ! Avec l'échelle pour monter sur la couchette, si ça bouge bien, ça va être sportif, on va voir... Voilà le genre de question que je me pose maintenant. Pour l'heure, l'Astrolabe est toujours en cours de chargement, et on nous a clairement conseillé pour des raisons de sécurité d'éviter de rester dessus en journée pour ne pas perturber le chargement. A bientôt et bon vent à tous !
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Commentaires
D
On est tout étourdis aussi, on ne sait pas quoi dire, on zoome sur Google Hearth et on dézoome sur Hobart à en avoir les yeux qui pleurent : l'ASTROLABE, L'ASTROLABE ! Mais où est-il ? François Gourand , vous connaissez ? Alors on se rabat sur les grilles du jardins du Luxembourg, on passe et repasse devant les photos à s'en tordre le cou, Ah, il est là, vous savez, il est là ... Mais la personne se détourne: "il est fou celui là !"
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L
Bon, je ne peux pas croire que, partant ds 48h (ou peut-être 24..?) tu ne te reconnectes pas sur ton blog une dernière fois ! Il est 20h ce jeudi pour toi, si mes calculs sont bons..<br /> MERCI pour tous ces détails qu'on boit ! c'est dur de penser qu'on ne va pas avoir de news pdt près d'une semaine.. en + j'ai tjrs pas reçu ton email, je l'ai lu sur celui de mam.<br /> Alors BONNE TRAVERSEE, en attendant je lis le carnet de bord des TA58 ;)<br /> Et inutile de te dire à quel point je trépigne d'impatience de connaître Hobart, encore plus après la lecture de ce post !! oui je sais, il reste 13 mois au moins.. ;o)<br /> Je t'embrasse bien fort !<br /> Maude
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