Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Itinéraires polaires
Itinéraires polaires
Publicité
Archives
8 décembre 2008

D Day - Jour J

Ca y est, le jour tant attendu, tant désiré, est arrivé. Tout à l'heure, le temps sera venu de quitter la France, pour le début de ce long périple, qui nous mènera brièvement en Asie (Hong Kong), avant d'arriver en Océanie. Stress inévitable de dernière minute pour remplir la valise, bien qu'une grosse partie des affaires soit déjà à Hobart (notamment les vêtements chauds, fournis par l'IPEV). Encore des coups de fils, les derniers avant un certain temps, assez émouvants. Encore des au-revoirs, tellement d'au-revoirs que j'ai déjà envie de rentrer, un beau jour de 2010, de ces contrées lointaines. Mais chaque chose en son temps. Aujourd'hui, c'est la fin du compte-à-rebours, le début d'une autre histoire, d'une tranche de vie à écrire, à ressentir, à croquer. L'écriture de ce blog m'a formidablement apporté tous ces longs mois, j'y ai laissé l'empreinte d'une étrange période d'attente qui trouve aujourd'hui son terme. J'espère avoir su y consigner le plus précisément possibles mes sentiments du moment, et inspirer, même un tout petit peu, ses éventuels lecteurs. Lorsque je déroulerai, plus tard, le fil de cet improbable enchaînement d'événements, j'espère y retrouver la cohérence des errances cycliques de ma pensée, tantôt enthousiaste et impatiente, tantôt mélancolique et résignée. Dans quelques heures, je vais commencer à tourner les pages de mon atlas existentiel, donner vie à tous ces lieux, ces pays encore théoriques, dépasser les horizons les uns après les autres. L'espace et le temps sont si intimement liés qu'un tel déplacement va immanquablement déformer ma perception du temps, et me projeter irrésistiblement hors d'une réalité connue. En somme, toutes ces choses imaginées, esquissées depuis si longtemps, vont brutalement quitter l'abstraction. Et je vais avoir la chance inouïe de vivre cela au sein d'un groupe de gens qui ont choisi de partager cette expérience. Mon devoir, mon plaisir sera d'essayer d'expliquer, d'analyser en quoi ça change la vie, le regard quotidien, la vision du monde. Peut être trouverai-je tout là bas, là où on a la tête en bas, le meilleur miroir de notre monde qui soit, celui qui révèle certains liens clés de notre existence. On m'a tellement dit qu'on revenait transformé de là bas, l'effet doit donc être considérable. Je suis prêt à le subir, à l'encaisser, à le digérer, puis à le partager, à le transmettre comme je pourrai. Peut être serai-je déçu, mais j'ai peine à l'imaginer. Pour l'heure, c'est donc Roissy qui m'attend, qui nous attend, petit groupe en partance pour cette lointaine destination. Je pense à ces nouveaux amis, et à ceux, si chers, qui restent ici. Autant il semble facile de partir, autant il me semble dur de rester. Enfin, il faut bien garder d'excellentes raisons de compter les jours avant le retour... De bonnes raisons de regretter, même de façon infime, de partir. Ces voix qu'on n'entendra plus, ces visages qu'on ne verra plus, mais cette mémoire, ce poids du vécu qui traverse sans peine les semaines et les mois ! La force des souvenirs qui forgent, des instantanés qui restent... Tout s'entremêle dans mon esprit, j'ai sommeil mais pas envie d'aller me coucher une dernière fois à Paris sans avoir tout essayé pour dire l'ambiguïté de ma joie, pour souligner la douceur de ma tristesse. Ces derniers jours, les larmes sont venues aux yeux entre ces deux feux indissociables, elles n'ont jamais vraiment basculé au delà, prises dans l'équilibre subtil de cet étrange mélange de sentiments. Peut être cela devrait-il être beaucoup plus simple, plus spontané ? Voilà où mène une certaine pratique de l'introspection : vers l'absence de réaction. De réaction brutale, devrais-je ajouter. Est-ce bien, est-ce mal ? Je l'ignore, en tout cas, c'est bien moi. Malgré tout, je suis plus apaisé que jamais, j'ai l'impression d'avoir fait tout ce qu'il fallait jusque là, pour l'essentiel. J'ai donc poussé la bonne conscience jusqu'à saluer plusieurs fois la plupart des proches, dans des proportions parfois aussi indigestes que déraisonnables ! Mais revenons aux informations pratiques. Dans une dizaine de jours, je serai joignable à DDU sur l'adresse mail :
fgourand AROBACE ifrtpddu POINT ifremer POINT fr
Remplacer ce qui est en majuscules par les lettres correspondantes de votre clavier, je fais cela afin d'éviter de me faire spammer la boîte mail de là bas. Les pièces jointes sont limitées à 35Ko je crois (à confirmer sur place). J'aurai donc accès à ce mail dès mon arrivée là bas, autour du 18-19. Je n'ai plus accès à Internet à part cette adresse mail, qui sera active à mon arrivée je suppose. Attention, je ne pourrai plus lire les commentaires de ce blog là bas, pour la raison qui vient d'être évoquée. Un mail peut donc s'avérer judicieux. Je serai bien sûr ravi de répondre dès que j'aurai le temps à des mails venus de l'ancien monde. Et je continuerai surtout à bloguer sur ces pages, normalement j'ai testé la viabilité de ce système ces derniers jours (certes pas de là bas), j'espère que techniquement tout se passera bien. Pour finir ce billet d'au-revoir (encore un !), une petite photo que je trouve magique de mon chemin matinal pour aller petit-déjeuner en Alaska, à Fairbanks, en janvier 2007, quelle atmosphère là aussi paisible, quelle drôle de lumière à 10h du matin ! Vivement les glaces ! J'y file, salutations.
Publicité
Publicité
Commentaires
N
à HK fonce au Victoria Peak tant qu'il en est encore temps !<br /> go go go !
Répondre
G
En effet, je poireaute à Hong Kong, un peu décalqué par les 11h30 de vol, et dans quelques heures vol pour Sydney. Ca se passe très bien évidemment, on attend avec impatience la suite maintenant !
Répondre
L
Mon très cher frère, au cas où tu irais encore jeter un oeil sur ton blog à Hong-Kong ou à Hobart, je te laisse ce petit coucou, quelques minutes après t'avoir laissé à Roissy, pour te dire à quel point je suis contente pour toi. D'ailleurs ça m'a (re)donné une envie folle de voyages de te voir partir ! Et, tu le sais, j'ai tellement hâte de te retrouver là-bas !!! mais avant ça, profite pleinement de cette année extra-ordinaire.<br /> Je t'embrasse bien fort<br /> Maude
Répondre
Publicité