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Itinéraires polaires
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25 novembre 2008

Mardi 25 Novembre 2008

C'est le jour de la naissance de James Dumont, fils de Léopold et Lisa Dumont. Mon ami Léo est donc le premier qui a un enfant, ça fait quelque chose bien sûr, ça fait même beaucoup. Je souhaite sur ce blog plein de bonheur à cette famille qui m'est si chère, je leur dédie cet arc en ciel matinal. Je suis heureux d'avoir l'occasion de voir le petit James avant mon grand départ, un petit qui aura bien grandi à mon retour, temps qui passe, hypnotisant... C'est le jour des affectations de mes camarades et amis ingénieurs météo, je félicite donc Nathalie, Grégoire et Frédéric pour leur nouvelle affectation. Un petit mot particulier pour Fred, mon ancien colocataire, qui va donc retrouver sa chère ville de Toulouse, la délivrance est donc proche maintenant ! Peut être nous retrouverons nous là bas à mon retour, comme je le suggérais dernièrement. Enfin, difficile de ne pas évoquer Arnaud, qui voulait me succéder en tant que chef météo à DDU, le poste lui a filé sous le nez. En tant que suppléant, il garde une infime chance certes, mais bon... Ton tour viendra, mon ami. C'est le jour de ma dernière soirée à Penta di Casinca, une longue soirée de novembre comme j'en ai connu tant dans le passé, il y a 5 ans, lors d'un épisode qui me semble toujours aussi magique, avec le recul. Une période de ma vie qui m'a permis de comprendre qu'une autre vie était possible, qu'un équilibre pouvait se trouver au carrefour d'expériences beaucoup plus variées que je ne l'imaginais a priori. Néanmoins, une dernière soirée est triste par nature, surtout en un lieu qu'on aime tant, ou on a tant vécu, plus qualitativement que quantitativement d'ailleurs. L'idée d'imaginer ma prochaine soirée si loin est presque angoissante, en un sens. Mais je reviendrai. Dans quel état, je l'ignore, mais je reviendrai. C'est le jour où j'ai vraiment commencé à réaliser que j'allais partir. C'est évidemment trivial, mais aujourd'hui, j'ai franchi un cap. Tout ce que je fais me semble urgent, en raison de l'urgence du départ. Et pourtant, il a reculé d'une semaine, je n'ose imaginer l'intensité de cette urgence si je partais dans 6 jours... Urgence parce que je vais changer tellement profondément la donne de mes conditions d'existence que j'ai envie de faire tout ce qu'il y a à faire, et même un peu plus, avant de partir. Et qu'à la fois l'immensité des choses que j'aurais à dire, à faire, me submerge, me paralyse. Cette urgence là, je la sens monter régulièrement depuis quelques semaines, certes. Mais aujourd'hui, c'est la terrible prise de conscience de mes limites, une fois de plus : non, je ne ferai pas tout ce que j'avais envie de faire avant de partir. C'est donc le jour où je me retrouve a ce defining moment (copyright Obama), cet instant décisif. Tout près du jour où ça va basculer. Dans l'inconnu, ou presque (grâce à Internet et quelques rencontres, j'ai pas mal d'infos). Là où je n'aurais sans doute jamais été si je n'avais eu l'étrange obstination qui m'a mené là où je suis. Etrange parce que, finalement, j'ai le sentiment de poursuivre un but indicible. Peut être tout simplement attiré par le vertige de l'extrême, de l'absolu inconnu. Impression de rajouter du flou au bouillonnement chaotique de mon existence. L'extrême est-il un but en soi ? En fait, peut être pas si extrême, juste l'envie d'aller au bout des choses, de ne pas s'arrêter en surface. Cela me ressemble davantage, en y repensant. Aller là où on ne peut pas tricher, loin des conventions sociales souvent étouffantes.
C'est le jour où je me suis assis face à ce paysage matinal ensoleillé, et où j'ai eu envie de m'y noyer pendant des jours, des mois, des années. Vraiment, je ne connais rien de plus fort, de plus apaisant. Dès lors, pourquoi s'entêter à vivre loin de la Nature, à s'empiler dans les villes ? Ca me fascinera toujours, ce mouvement apparemment inéluctable qui mène les sociétés dites développées vers l'exode rural. Bon côté des choses : il y a sûrement plein de bonnes affaires à faire à la campagne. Enfin, malgré cela, je redis mon admiration pour New York, et mon attachement à Paris, là où je suis né et où j'ai grandi. Les mêmes réflexions reviennent périodiquement sur ce sujet, la conclusion est invariablement la même. Une autre vie est possible, la technologie ouvre des perspectives inimaginables il y a encore peu. On en reparlera. Ci dessous une photo des aiguilles de Popolasca enneigées, prise depuis Ponte Novu.
Ce mardi 25 Novembre 2008, c'était surtout le jour de la naissance du petit James, voilà ce qu'il faut principalement retenir. Un enfant qui naît, un cahier vierge avec une belle histoire à écrire. Celle du fils d'un grand, d'un vieil ami auquel je pense particulièrement ce soir.
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Commentaires
J
Salut François.<br /> <br /> Je voulais te souhaiter par l'intermédiaire de ton blog un bon voyage pour le bout du monde et un bon séjour.<br /> Quand je serai lassé des mes Tx martiniquaises je viendrai me rafraichir en parcourant ces pages pour y lire le récit d'une expérience de vie unique ;o)
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G
... pour tous vos commentaires et particulièrement à JP. Ravi que ma webcam, puis ce blog, puisse entretenir une partie de la richesse effectivement formidable de l'île de beauté, et notamment de la Castagniccia encore si sauvage.<br /> <br /> Pour vous rassurer, il est évident que je reviendrai en Corse, c'est une drogue dont on ne peut se passer. Professionnellement je risque fort d'aller travailler à Toulouse, mais la Corse n'en est pas si loin, heureusement... Merci encore pour votre commentaire touchant.
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N
... au petit James, dont tu m'as tant parlé, François, et félicitations aux parents. On ne pouvait rêver plus merveilleux berceau de naissance que les fééries de la Casinca. Tu maîtrises bellement l'écriture de l'ivresse.
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J
Bonsoir... Visiteur régulier de votre page web concernant la météo à Penta di Casinca, je ne découvre qu'aujourd'hui ce blog, qui m'a laissé sans voix par sa qualité.<br /> <br /> Corse de coeur, j'ai fait mon éducation écologique, spirituelle et naturaliste en Castagniccia, du côté de Chiatra et de l'Alesani. N'ayant plus l'occasion de revenir à ces racines-là, je revivais par procuration la Corse et la plaine à travers votre webcam. Je ne découvre qu'aujourd'hui, où tout s'eteint, des photos et des textes qui me ramènent à la beauté et à la phénoménale richesse de ce coin du monde.<br /> <br /> J'ai l'impression d'avoir raté quelquechose en ne vous découvrant pas plus tôt.<br /> <br /> Petit, je guettai les îles, Pianosa, Montecristo et Elbe, m'imaginant m'y rendre plus tard pour à mon tour y guetter la Corse. La présence de ces îles sur le blog me ramène à ces rêveries et à ces fascinations.<br /> <br /> Merci d'avoir fait revivre ces moments, ces sensations. J'ai une réelle tristesse, très égoïste, de ne plus profiter de ce blog et de ses pépites. <br /> <br /> Une question quand même : reviendrez vous en Corse après l'aventure antarctique, où bien les obligations professionnelles vous mèneront-elles ailleurs?
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L
... ce post, particulièrement. Sans doute parce que comme tu le dis, "c'est le jour où" tu as réalisé que le grand moment était si proche, le jour également de la naissance de James, tant attendu ! Et l'on sait que bien souvent les ressentis, les émotions donnent encore plus de fluidité à la plume. On risque d'être très gâté alors pour les mois à venir !! j'ai hâte :D<br /> je t'embrasse, à ce soir !
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