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Itinéraires polaires
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9 octobre 2008

Escapade provençale

Dans le cadre de la préparation à mes futures tâches antarctiques, je suis allé passer presque 3 jours en Haute-Provence, plus exactement à l'Observatoire de Haute-Provence, à l'Ouest du département 04. Ce fut l'occasion d'apprendre à réaliser un sondage d'ozone : on nous fournit des sondes qu'il faut préparer avec un protocole bien particulier, puis envoyer dans l'atmosphère, attachées à des ballons gonflés à l'hélium. La station de Dumont d'Urville est un des maillons importants du réseau d'observation mondial d'ozone, qui étudie notamment l'évolution du fameux trou de la couche d'ozone, star médiatique en son temps. En dépit de mesures assez strictes prises pour réduire l'impact des activités humaines sur cette fameuse couche, le trou est encore bel et bien là, et il faut le surveiller avec attention, particulièrement dans les régions antarctiques, puisque c'est là bas qu'il se forme tous les ans en hiver, avant d'atteindre son apogée au printemps (en ce moment, donc). La couche d'ozone sert à bloquer le rayonnement ultraviolet UV-B, très nocif pour les organismes vivants. Sans cette couche, le développement de la vie n'aurait sans doute pas pu se produire sur Terre. Le soleil va donc être un ami redoutable sous ces latitudes, particulièrement en cette saison. Ami parce qu'il apporte chaleur (limitée certes, mais non nulle en été), redoutable pour son rayonnement UV agressif... En tant que météorologues, mes 2 collègues et moi aurons à effectuer 37 envois de sonde ozone dans l'atmosphère, pendant l'année, à un rythme variant sensiblement au cours du temps (fréquence plus élevée en cette saison, en raison du trou). Ce sera, à côté de nos activités purement météorologiques bien sûr, notre petite pierre apportée à la Science, dont l'Antarctique est un terrain de jeu exclusif. Ces mesures permettent petit à petit d'améliorer notre connaissance du fonctionnement de la machine atmosphérique, dont on est bien loin d'avoir cerné tous les mystères... Cette escapade fut aussi l'occasion de découvrir, même rapidement, une région qui m'était totalement inconnue jusque là, nous avons également pu tester la gastronomie locale. Le site de l'Observatoire est assez fascinant : un grand domaine fermé d'une centaine d'hectares, avec plusieurs maisons pour loger les gens de passage, des coupoles abritant des télescopes un peu partout, au milieu de la verdure, des routes goudronnées un peu défoncées par l'usure du temps... Evidemment, rien que des villages aux alentours, un ciel noir bien pur la nuit, avec une constellation d'étoles visibles à l'oeil nu. En plus, la nuit, on fait fonctionner le Lidar, ce qui fait qu'un superbe faisceau laser vert pointe à la verticale vers la voûte céleste, un spectacle assez fascinant ! Tout ceci avec des chercheurs bien sympathiques pour compagnie, passionnés, en bref un contexte vraiment agréable, une fois encore, je suis un peu sorti de l'espace-temps quotidien. Nous étions 4 hivernants sur place : nous 3 météos, et notre opératrice Lidar Emeline qui était en formation sur son instrument. L'occasion de parler entre nous, ainsi qu'avec les chercheurs qui connaissaient, de la base de DDU, et d'attiser encore un peu le désir de partir, encore 53 jours...
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