J'aime bien l'image contenue dans ce titre. Qu'y a-t-il de moins vertical qu'un horizon ? Par une sorte de réflexe, de déformation
professionnelle, j'aurais tendance à lever la tête quand je contemple l'horizon, faute de pouvoir dissocier le ciel et la terre.
Aujourd'hui, j'ai les yeux tournés vers l'horizon antarctique, j'y pense chaque jour un peu différemment, mais de façon plutôt constante. Et pourtant, cet horizon aujourd'hui presque concret n'en est qu'un parmi tant d'autres, qui perpétue une série, mais qui en précède d'autres. Tous ces horizons s'empilent, leur succession forme petit à petit le magma qui me sert d'expérience. Quand je regarde ce bel horizon du Grand Sud, une partie de moi se demande déjà, de façon bien (trop) rapide, ce qu'il y a au dessus, au delà...
Alors que je me prépare à franchir pour la première fois l'Equateur et à habiter dans l'Hémisphère Sud, à voir le soleil briller au Nord, les masses atmosphériques s'enrouler dans un sens inhabituel, je ne peux m'empêcher d'imaginer l'horizon suivant, plus haut ? Plus bas ? L'horizon temporel, l'autre dimension, la verticale en quelque sorte. Nul doute que cela nourrira nombre de mes réflexions quand je serai là bas, et qu'il est par conséquent tout à fait prématuré de développer le sujet maintenant. Ca ne m'empêchera nullement de faire le vide dans mon esprit et de contempler tout simplement le spectacle qui s'offrira à moi.
Ces derniers jours, j'ai dormi plusieurs fois d'un sommeil étrangement profond, ça faisait bien longtemps que cela ne m'était plus arrivé. Peut être est-ce la majesté du Grand Continent Blanc qui m'habite déjà et veille sur tous ses adorateurs(-trices). Je me rends compte que ces jours là sont précieux dans une existence. J'espère que j'arriverai à transmettre cette sérénité un jour, sous une forme quelconque. Afin que, de tous horizons, chacun trouve sa verticalité.