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Itinéraires polaires
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21 mai 2007

Toronto (airport) by night...

En effet, j'écris ce message depuis l'aéroport international de Toronto, Ontario, Canada. il est 1h25 locale. Comment en suis-je arrivé à cette situation insolite et imprévue ? Tout simplement en ratant une correspondance, difficile à attraper certes. Racontons donc cette journée pas comme les autres, avec ses aspects plus ou moins positifs... Tout a bien commencé ce dimanche matin à 6h du matin, temps superbe à Fairbanks, j'ai assez peu dormi, à cause de l'excitation du départ, je me réveille donc comme toujours en pareil cas avant mon réveil (je ne me rappelle plus la dernière fois où il m'a servi dans ce genre d'occasion) ! De plus, je suis un peu inquiet car le site Internet de la compagnie Northwest indique que mon vol Fairbanks-Minneapolis aura une demi-heure de retard, sachant que ma correspondance à Minneapolis est déjà limite (40 minutes)...

Mais bon, il fait beau, je regarde par la fenêtre, et j'assiste à cet étrange spectacle : le soleil brille du Nord, du Nord Est exactement, il éclaire donc "du mauvais côté" ! C'est normal puisque, le soleil ne se couchant presque plus, il fait presque un tour complet dans le ciel, il se couche nettement au Nord Ouest, et se lève nettement au Nord-Est. Ma curiosité est donc déjà piquée de beau matin, je quitte ma chambre à 6h15, pour une petite promenade dans la fraîcheur matinale (6°C), au soleil. Je ne regrette pas un instant cette décision d'aller à l'aéroport à pied puisque cette promenade est un délice, température parfaite pour la marche, quasiment pas une voiture sur les routes un dimanche matin si tôt, très calme, je regarde les oiseaux qui batifolent au bord de la route. 1h05 minutes plus tard, j'arrive à l'aéroport, j'ai tenu une bonne moyenne pour parcourir les 6km qui m'en séparaient. Je suis donc ravi de cette promenade, avec un soleil tout à fait inhabituel en raison de l'heure, et ravi également du calme ambiant.

J'arrive donc bien tôt à l'aéroport, je m'inquiète illico auprès d'une hôtesse du retard supposé de mon vol, elle me répond avec une gentillesse qui n'a d'égale que son incompétence : No problems with connections. A partir de ce moment là, un peu naïvement certes, je ne m'inquiète plus trop. Cependant, j'attends assez longtemps que l'embarquement de mon vol se fasse, et mon inquiétude grandit à nouveau. Nous embarquons finalement avec une bonne demi heure de retard. Mais, une fois dans l'avion, le pilote nous annonce sans trembler : All connections should be good. Bien, il n'y a donc toujours pas lieu de s'inquiéter, même s'il est 9h45 et que nous étions censés partir à 9h00... Je suis tout de même un peu inquiet, même si je pense qu'ils doivent savoir de quoi ils parlent...

Le vol se déroule sans histoire, la première partie très agréable avec un ciel peu nuageux, je survole l'Est alaskan, le Yukon, des régions que je connais (géographiquement) bien maintenant, puisque je travaille quotidiennement dessus, j'essaie donc de reconnaître des reliefs, des rivières qui me sont, en quelque sorte, familiers. Je crois reconnaître le fleuve Yukon au niveau de la ville canadienne de Darwin. Les sommets enneigés, les fond de vallées encore englacés, tout ce spectacle est superbe, je ne me lasse pas de contempler à travers le hublot pendant les deux premières heures de vol. Puis, le ciel se couvre, au dessus des Territoires du Nord-Ouest (autre région du Nord Canada). Il restera couvert quasiment jusqu'à notre arrivée à Minneapolis. Et pendant ce temps, on se rapproche de l'heure fatidique de ma correspondance, et nous ne sommes toujours pas en phase d'approche. Je me dis, résigné, que cela commence à sentir le cramé. J'interroge une hôtessse, incapable de me répondre, si ce n'est que je pourrais sans doute attraper un vol suivant pour Toronto, la belle affaire... Finalement, à 5h30 nous sommes en phase d'approche, et à 5h50, nous atterrissons à Minneapolis/St Paul, les villes jumelles, comme on les appelle. Mon avion pour Toronto est à 6h00pm. Autant dire, c'est cuit...

A peine descendu, je me rue sur un comptoir de la compagnie avec laquelle j'ai voyagé, je vois qu'il y a un autre vol pour Toronto qui part à 6h49, je fonce en traversant, quasiment en courant, l'aéroport. J'arrive sur place, l'employée de service ne peut rien faire pour moi, car effectivement j'ai un billet Air Canada, et non plus Northwest, sur ce vol, il me faut donc trouver un comptoir Air Canada, et bien sûr il n'y en a pas dans le coin. Je trouve un plan de l'aéroport, je fonce vers le terminal E où c'est indiqué. Arrivé sur place, rien. Je fonce alors d'un autre côté vers le Ticketing, la billeterie, mon ultime recours, il est 6h25. Je tombe sur deux employées, j'explique ma situation, et très rapidement on essaie de me caser sur un vol pout Toronto, mais juste juste puisque c'est grâce à un retard d'un autre avion que je peux accrocher un Minneapolis-Chicago, puis Chicago-Toronto. Sans ce retard de l'avion, je n'aurais rien eu et serais resté à Minneapolis. Sachant que le lendemain, de Minneapolis, pas moyen d'attraper des vols pour arriver plus tôt que 17h à Québec ! Sur ce coup là je remercie vivement ces employées qui m'ont sorti de la m**** plus ou moins, et je file embarquer pour Chicago. J'essaie de trouver un téléphone pour prévenir mon ami Nico que je n'arriverai pas à Québec ce dimanche soir, je trouve les téléphones facilement, malheureusement, je n'ai pas assez de monnaie pour payer l'appel, et on embarque, donc j'abandonne, je retenterai ma chance à Chicago.

En résumé, j'ai bien couru et transpiré à Minneapolis, mais ça valait la peine puisque j'ai accroché juste un avion qui m'a permis de gagner du temps. Je suis donc assez soulagé dans mon Minneapolis-Chicago, mais je sais que la route est encore longue, qu'il va surtout falloir patienter de longues heures à Toronto. Enfin, au moins, je serai tout près du but là bas. Pas mal de nuages sur ce Minneapolis-Chicago, le jour tombe lentement, c'est le coucher quand j'atterris à 20h20 locales à Chicago. Là encore, j'essaie de joindre Nico au Québec, mais rien n'y fait, impossible d'arriver à passer des appels longue distance avec les téléphones de l'aéroport, je demande de l'aide à mes voisins, qui n'y arrivent pas non plus ! J'enrage, enfin, c'est comme ça, quand ça veut pas, ça veut pas. D'autant que je n'ai, évidemment, pas trop le temps d'effectuer des dizaines de tentatives, il faut embarquer pour le Chicago-Toronto...

Cette fois ci, il fait nuit, nous décollons, je suis fatigué, mentalement et physiquement, le vol passe assez vite puisqu'il est court (1h07min), je fais donc des petits sauts de puce, qui me rapprochent tout de même de mon but final. Avec le temps, et la fatigue sûrement, je prends toutes ces péripéties avec philosophie, j'aime prendre l'avion, le voyage, je me raccroche à ce côté positif, j'aurai finalement fait plus de voyage que prévu... Finalement, j'arrive au Canada, le passage de la frontière est une formalité (comme prévu) et je suis donc de retour, 11 ans après, à Toronto. En effet, pour mon premier séjour linguistique, j'étais venu passer 3 semaines si je me souviens bien, dans la région, à Waterloo exactement (pas loin d'ici). J'ai donc quelques souvenirs de Toronto que nous avions visité avec mon groupe. A peine arrivé première mission, appeler Nico, enfin ! Et là, évidemment, je n'ai pas de monnaie locale, les bureaux de change sont fermés à minuit. Heureusement, en "mendiant" quelques piécettes, je finis par réunir la somme nécessaire pour appeler Nico, près de 4$ canadiens pour une minute ! Juste le temps de lui dire que j'arrive à 8h50 du matin à Québec, histoire qu'il vienne me chercher à la bonne heure, cette fois...

Et me voilà donc dans cet aéroport, il est maintenant 2h du matin passés, j'ai réussi à trouver un réseau Wifi (payant bien sûr, 10$ illimité pour la journée, ça reste correct), j'ai une prise pour brancher mon portable et ne pas être à cours de batterie. J'écoute les news à la radio française sur Internet, et je tape ces quelques lignes comme témoignage d'un moment atypique. Je suis plutôt apaisé maintenant, normalement dans quelques heures je serai enfin à Québec, avec mes amis. Bien sûr qu'en choisissant un vol avec seulement 40min de correspondance, je prenais un risque. Mais j'espérais bien sûr qu'il n'y ait pas de problème, raté. C'était déjà très juste, j'ai donc réussi, en définitive, à ne pas éviter ce que je voulais éviter : faire ce voyage en passant une nuit... C'était le but de ce timing assez serré, la seule possibilité pour éviter ça. Enfin voilà, un petit échec, mais qui ne va en rien entacher le beau séjour à venir. Tout juste me faudra-t-il un peu de temps pour récupérer le sommeil qui me fait défaut. Encore que, pour moi il est 22h heure d'Alaska en ce moment, donc je suis certes fatigué, mais je résiste aisément au sommeil, et aux 2h du mat' locales. Nuit blanche en perspective, après une courte nuit... C'est la vie, et une partie du charme du voyage...
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Commentaires
M
Eh bien, quelles péripéties ! Ms je vois que tu prends ça avec philosophie. C'est sûr c'est un peu pénible tous ces avions et cette nuit inévitable, ms ça valait le trip n'est-ce pas ??! J'ai hâte que tu me donnes tes premières impressions sur le Québec... auquel je pense avec une petite pointe de nostalgie je ne te le cache pas..<br /> ENJOY, "ça va être l'fun au bout'!" comme on dit là-bas :)<br /> BIZ à toi et à tes hôtes<br /> Maude
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