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Itinéraires polaires
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4 février 2007

Quelques nouvelles de mon stage...

Parlons pour une fois de ce qui m'occupe ici le plus clair de mon temps : le stage. Mais tout d'abord, je ne résiste pas à l'envie de vous mettre deux photos comparatives, prises au même endroit, à près de 3 semaines d'intervalle, afin d'illustrer le mal que toute cette récente douceur a fait au paysage, balayant la neige des arbres, grignotant inexorablement la couche de neige qui résiste fort heureusement (elle est censée résister jusqu'en avril !).

Le 16 Janvier 2007 :
P1000420

Le 3 Février 2007 :
P1000853

Je pense que ça se passe de commentaire, ça fait vraiment fonte de printemps, alors que le printemps est tout de même encore assez loin ! Mais parlons de mon stage : autant le dire tout de suite, cela se déroule très bien. Je travaille sur un sujet qui m'avait l'air au premier abord potentiellement intéressant, et qui s'avère quasiment passionnant. Ma passion d'enfant d'apprenti-géographe et celle, plus récente, de météorologue, se retrouvent merveilleusement réunies dans ce stage. Le but est en effet d'obtenir une meilleure description de la température à l'échelle d'un kilomètre à peine, sur l'Alaska et le Yukon (Etat Canadien voisin). Dans ce stage, on s'intéresse donc évidemment aux températures sur ces zones, mais aussi au relief, avec tous les microclimats que cela implique sur un territoire aussi vaste, au relief aussi tourmenté par la chaîne volcanique au Sud que celui-ci.

Ce domaine est très vaste, cela représente un rectangle de 2100km sur 2500km environ. Et, même pour l'ordinateur dernier cri dont je dispose pour faire mes calculs, certaines opérations prennent beaucoup de temps (éventuellement des heures pour certaines d'entre elles). Afin de pouvoir avancer sur ce sujet, sans avoir besoin d'attendre des heures chaque résultat, j'ai donc décidé de me limiter à un domaine beaucoup plus petit, et surtout que je connais bien mieux : la Corse. Ainsi, je travaille essentiellement depuis le début de la semaine sur la Corse, et mon encadrant David est ravi de la tournure que prennent les événements. Déjà que dire que l'on vient de Corse, c'est le comble de l'exotisme ou presque ici, arriver à dévier le sujet sur l'île de Beauté est une prouesse qui force au moins le respect, me semble-t-il.

Blague à part, la Corse est un sujet d'étude très intéressant pour ce qui est des microclimats, c'est bien connu, grâce à son relief escarpé, les influences côtières et montagneuses sont bien marquées sur différentes parties de l'île, et bien distinctes. Sur ce "petit" domaine (240km par 140km pour mon étude), je fais donc toutes mes expériences numériques, afin de restituer une température qui colle le mieux possible à la réalité de l'île. Il y a relativement peu de doute que les résultats obtenus sur la Corse seront aisément tranposables au cas de l'Alaska et du Yukon. La seule vraie spécificité de ces contrées nordiques est la présence massive de glaciers à certains endroits, présence que j'intègrerai le moment venu dans mon modèle. En plus, ce qui est pratique dans le cas de la Corse, c'est que je possède deux stations météorologiques qui tournent en permanence, consultables à volonté sur Internet, dans deux zones très distinctes : à Penta di Casinca, où l'influence côtière est très marquée, et à Corte, où l'influence montagneuse est très marquée. J'ai donc deux points de comparaison permanents bien utiles dans ce genre de travail.

Au delà des aspects purement techniques, il est très agréable d'être totalement autonome dans sa façon de travailler, complètement libre sur les horaires et la démarche à suivre. David me donne des indications, des pistes, je fais le point tous les 2-3 jours avec lui, grosso modo. Mais ce travail est jubilatoire, dans la mesure où, à la géographie et la météorologie, j'ai réussi à y adjoindre la Corse, une autre de mes passions ! Je passe donc énormément de temps à travailler là dessus, à repenser aux différentes options que je pourrais choisir pour mieux représenter tel ou tel élément, etc... A la fin de mon stage, le but est que l'on puisse réellement produire une carte de la température à un instant donné, à une résolution jamais atteinte sur un domaine si vaste, et bien sûr avec une erreur aussi faible que possible. C'est fou de se dire que je pourrais notamment arriver, en la matière, à faire "mieux" que ce que les plus grands organismes de météo ont été capables de faire jusque là ! Parce que la piste que j'explore, que l'on appelle le "downscaling" en anglais, que l'on pourrait traduire par "augmentation de la résolution", a été étrangement laissée de côté jusqu'ici.

C'est ainsi que David m'avait présenté le projet, sur le principe, on ne fait rien de vraiment révolutonnaire et compliqué, simplement, on met en oeuvre des techniques classiques, en les combinant d'une façon innovante, tout simplement. C'est à se demander pourquoi cela n'a pas été fait jusqu'ici mais bon. Pour quelqu'un comme moi qui est fasciné depuis longtemps par les microclimats, ce sujet est donc parfait, je ne pense pas que j'aurais pu en trouver un plus intéressant que cela. Quand je pense que nous ne sommes que début février, et que j'ai déjà lancé pas mal de pistes, ça laisse augurer de bonnes choses pour le produit final, espéré début juin. J'ai vraiment eu une chance inouïe, de venir ici, et d'y faire un sujet aussi intéressant, je réalise tous les jours l'immensité de cette heureuse fortune. Prochainement, je mettrai sur ce blog une carte de température de la Corse produite par mon modèle, à titre d'exemple. Ce qui est innovant, c'est de faire cela à la résolution d'un kilomtètre à peine, cela veut dire que les vallées apparaissent sur le modèle, c'est une description assez fine de la réalité.

Afin de récompenser les courageux qui ont lu jusqu'ici, la récompense arrive maintenant sous la forme d'un petit album photo de ces derniers jours. Le ciel s'est pas mal éclairci, il a même fait très beau tout ce samedi. J'ai eu droit à quelques cieux magnifiques, et surtout à une vraie vue du mont McKinley, pour de bon cette fois, vous le reconnaîtrez sans peine dans les photos qui suivent, c'est le plus lointain, derrière la colline...
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Quelques photos prises aujourd'hui samedi cette fois, sous un ciel plutôt bleu, à l'heure du déjeuner... Notamment une vue de l'aéroport dans la brume pour la troisième photo, -15°C là bas au moment de la photo.
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Enfin, sur la photo qui suit, on voit particulièrement bien la conséquence du réchauffement de ces derniers jours : les collines, sur lesquelles a soufflé le vent très doux, nettement plus chaud que l'air qui est resté en fond de vallée, comme en ville, ces collines sont quasiment dépourvues de neige maintenant ! Parfois, il faisait 4-5°C à 400-500m d'altitude, tandis qu'on gardait -10°C en ville, sur les collines du campus un peu plus basses que ces collines là, on avait en gros 0°C, et moins de vent, ce qui explique la meilleure résistance de la neige dans ces zones là que sur les sommets des collines. C'est assez édifiant !
P1000862
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Commentaires
F
A quoi vont servir ces cartes de températures ? Peut être à faire des prévisions de températures plus précises déjà, mais surtout à aporter des informations capitales aux gens qui travaillent sur les écosystèmes, aussi bien la faune que la flore, les deux répondant évidemment aux différents signaux de température. En résumé, si on veut travailler sur l'étude de la végétation ou des animaux dans le Grand Nord, mieux connaître la température qu'il fait à tout moment et en tout point aide considérablement à mieux connaître la croissance des plantes, ou le comportement des animaux.
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A
Moi, j'ai tout lu et apprécié doublement la récompense des belles photos car je n'ai rien compris... je sais, c'est honteux, minable, pas valorisant mais je préfère te le dire dès maintenant plutôt qu'à la fin de ton stage et de ton blog auquel , dans 6 mois, je n'aurais donc rien percuté au niveau scientifique ! En fait, comprendre le but de ces cartes de températures commenceraient à m'éclairer sur ton travail ; car je ne doute pas une seconde de sa valeur -et de la tienne- mais je ne comprends pas dans quel but tu cherches à faire ces cartes: "description fine de la réalité" mais pour quoi "faire" càd pour servir à quoi ? Quant à comprendre techniquement, je n'essaie même pas !!! mais j'aime cette idée que tu travailles avec des moyens déjà connus et existants et que tu les utilises de façon "innovante" : ça, c'est génial, joyeux presque, jubilatoire dans tous les cas, c'est ça la création ! et l'évolution!<br /> Super aussi que tu sois dans des conditions optimum de bonheur professionnel (actuel) puisque tu allies toutes tes passions : tu vas donc faire un excellent boulot et tu es sur ta voie, ton chemin, c'est heureux et c'est grâce à toi, <br /> Bravo !
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D
Tu continues à nous écoeurer et c'est très bien ! Bientôt , on va avoir besoin de toi plus que jamais partout à n'importe quel point de la planète , hélàs, terriblement ...
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